Iznogoud
Il était une fois... mais ce n'est pas un conte de fées. |
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- Vingt cinq ans avant... |
Que faire alors ? Il décide de jouer l'ouverture en direction de la gauche locale. Mais prudemment, car il faut tenir compte de l'environnement. Ne pas effaroucher les réseaux tissés autour des groupes et associations en place : anciens combattants, chasseurs, etc. Bien doser, donc, en affichant clairement que les extrêmes sont exclus, Front National et communistes - écartant ainsi un enfant du pays, très connu et apprécié, mais communiste notoire : Nicola Cianfarani. |
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- Saint Martin entame sa mutation |
La demande d'un stade de foot en remplacement de l'ancien, doit être satisfaite. Les locaux municipaux sont à l'étroit : il faut construire un local jouxtant l'ancien et l'aménager. |
- Les grands travaux En 1989, Pierre Magnard se représente. La liste qu'il a constituée comporte encore plusieurs éléments de gauche modérés, mais deux autres ne se représentent pas. On les retrouve dans la liste de gauche concurrente. |
L'ancienne ferme Besson à mi-pente montée de la Ruelle (avant-dernière exploitation agricole du village) est restaurée. Elle abritera la mairie annexe et des salles de réunion. |
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- Une gestion discrète Pierre Magnard est à nouveau candidat à sa succession. La liste qu'il présente se proclame "d'union", mais les sensibilités de gauche s'y sont dissoutes dans un apolitisme affiché. Une association, "Agir ensemble à Fontaines Saint Martin", présente une liste d'action citoyenne, privilégiant la concertation. |
Elle crée un site Internet et publie régulièrement une chronique intitulée "Parlons-en", dans laquelle elle dresse le bilan au jour le jour des activités municipales. Elle met l'accent sur le manque de concertation avec la population ; le conseil municipal apparaît de plus en plus comme une chambre d'enregistrement et la transparence est masquée par la crainte de la contestation. Celle-ci éclate alors que le projet de réaménagement de la place prend forme. Une pétition circule et recueille de nombreuses signatures opposées à cette réalisation. Le projet est provisoirement retiré du haut de la pile. |
- Un maire polyvalent Pierre Magnard s'en va. Après.quatre mandats successifs il assure la continuité en confiant les rênes à son adjoint, Patrick Laurent. Une nouvelle fois, l'association Agir repasse le plat et présente sa liste, "Saint Martin demain". Sans succès cette fois encore, et celle de Patrick Laurent passe dans son intégralité. |
Autre trait de la personnalité du nouveau maire, sa foi catholique, fervente, qui lui fera parfois mélanger les rôles, contrairement à son prédécesseur. Certains de ses administrés l'affubleront malicieusement du surnom de "sonneur de cloches" en entendant les interminables carillons ponctuant les offices. |
- Coeur de village Ce projet est double : il reprend celui du précédent mandat concernant l'aménagement de la place du 8 mai, et il prévoit l'aménagement de la ferme Girodon (Moulin des Prolières, lieu de naissance supposée de Joseph Sève). Au total, il est prévu d'y créer un "pôle enfance" en y transférant la crèche et le restaurant scolaire ; à la place de ce dernier sera créé un pôle médical. |
Le projet voit le jour. Il est mené à bien, petit à petit. Une ombre au tableau : la réfection de la place du 8 mai, qui se traduit par un parking insuffisant et surtout, le remplacement de la butte arborée par un décor essentiellement minéral, avec un escalier en quart de cercle, surplombant la départementale. Sa disposition en gradins convexes, qui ne débouche pas sur un passage piétons, peut à la rigueur servir d'observatoire pour apprécier la trajectoire des véhicules négociant le virage. |
- Le départ du calife C'est donc acquis : Patrick Laurent ne briguera pas un second mandat. Il lui faudra donc un successeur. En bonne logique, le dauphin désigné devrait être Bernard Delorme, premier adjoint, mais ce dernier décline la proposition. D'ailleurs, il s'en va, et n'habitera bientôt plus la commune. Qui, alors ? |
Malheureusement peu de conseillers sortants se rallient à ce panache hasardeux. |
- La stratégie UMP Faute de pouvoir espérer enlever la mairie de Lyon, l'UMP s'intéresse alors au Grand Lyon. Les stratèges du parti analysent les résultats des législatives dans chacune des petites communes où les maires ont fait allégeance à Gérard Collomb en acceptant de rejoindre le groupe Synergie. Et là, les faits sont parlants : le vote UMP est majoritaire dans nombre de ces communes. Dont Fontaines-Saint-Martin, où 2 électeurs sur 3 ont voté en faveur du député UMP de la circonscription, Philippe Cochet. La stratégie s'impose : faire élire dans chacune de ces communes une liste concurrente à la liste sortante, avec comme contrat l'envoi au conseil du grand Lyon d'un délégué siégeant dans les rangs de l'UMP. Si l'opération réussit un peu partout, alors la présidence échappera au maire de Lyon et tombera dans l'escarcelle de l'UMP. |
À Fontaines-Saint-Martin, inutile de chercher bien loin : André Gléréan, entré en dissidence, constitue un candidat presque idéal. Presque, car de notoriété, il est plutôt catalogué à gauche. Qu'à cela ne tienne, le négociateur, Jean Sannier n'a pas besoin de déployer ses talents oratoires d'avocat à la cour : André Gléréan accepte. Le Rubicon est franchi... |
- Une campagne hors du commun |
Cette deuxième option s'impose rapidement, par la force des choses, quand il s'agit de réunir les 23 noms. Fort de ses expériences antérieures et des dossiers constitués par l'association Agir Ensemble lors du mandat de 89 à 95, Nicola Cianfarani élabore un programme détaillé en concertation avec les membres de la liste. Un blog est créé pour éditer la plaquette de 8 pages qui sera largement distribuée dans le village. |
- Le premier tour |
L'analyse du scrutin montre qu'une partie des voix de gauche s'est reportée sur les deux autres listes, y compris sur celle de l'UMP, les électeurs s'étant laissés influencer par le passé d'André Gléréan. Peut-on leur en faire grief quand l'exemple vient d'en haut pour vous faire croire qu'en entrant en religion UMP on n'abjure rien de sa foi socialiste ? Et puis, encore un exemple où l'on constate que le scrutin local diffère du vote "lointain", en l'occurence celui des cantonales où la gauche a progressé à Saint-Martin. |
- La prime à l'ancienneté ! Une foule dense et particulièrement attentive se presse lors du dépouillement du deuxième tour, maintenue à distance des deux tables autour desquelles officient les scrutateurs. Le suspense s'accroît, au fur et à mesure de l'annonce des résultats partiels : les deux listes en présence sont quasiment à égalité ! |
Dans ce cas (très rare, il est vrai), la loi électorale est claire : les candidats les plus jeunes doivent s'effacer. On consulte alors les états-civils des personnes concernées. Et là, surprise : parmi les deux plus jeunes figure la tête de liste : Marie-Pierre Bouchard ! Pour une seule voix manquante, la majorité bascule au profit d'André Gléréan ; bien que le deuxième éliminé par l'âge fasse partie de sa liste, on arrive à 11 postes pour chacune d'elles, André Gléréan, élu au premier tour, faisant pencher la balance en sa faveur.(voir les résultats) |
À suivre... |